Les mots nous entourent depuis notre naissance et bien encore avant, nous avons été parlé avant de pouvoir les utiliser.
Que sont-ils devenus, comment se sont ils imprimés en nous, et comment par ces premiers mots, avons nous commencé à voir le monde, par les mots d'un autre ?
De l'acquisition du langage jusqu'à l'age adulte, il arrive que les mots nous pèsent, nous échappent, les nôtres ou ceux des autres. Il arrive que les mots soient impuissants à traduire ce que l'on sait à l'intérieur, ce que l'on ressent mais qui ne peut pas s'exprimer autrement que par les maux du corps.
Jeu de mots maintes et maintes fois utilisé et pourtant tellement vrai.
Comment décrire une sensation ?
La sensation n'est pas intellectuelle, elle est physique, corporelle, archaïque. Indomptée, qu'elle soit douce ou douloureuse, elle s'impose à nous. On ne choisit pas une sensation. En revanche, on peut apprendre à la reconnaitre, et commencer à l'apprivoiser doucement.
Seul un langage poétique avec des mots et des images assemblés, dans un contact sensoriel avec la matière, sans se soucier du code peut rendre palpable cette sensation et lui donner corps, une forme, dans la réalité.
Par l'intermédiaire de la matière, au départ abstraite, cette forme devient concrète. Et sous l'effet conjugué des mains chargées d'émotions, la sensation s'incarne dans la matière.
Dès lors, en art-thérapie, ce ne sont plus seulement les mots qui nous unissent et nous séparent mais un objet bien réel qui a émergé de cette relation et qu'il s'agit à présent de transformer au fil des séances.
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